Air de conque

Figurez vous une après midi

De printemps, un vase Ming touché

Par les chauds rayons du lundi

Ou la pluie qui tombe sur la forêt.

*

Imaginez les steppes interminables

De l’Asie, brûlantes et mirageuses

Les temples des Dieux impitoyables

Parcourus de hordes tapageuses.

*

Mille poètes ont chanté son nom

De déesse renouvelée

Et frappé du sceau de Junon

Et de son bâton barbelé.

*

Sans cesse elle fut la rose

Et nous fûmes le triste rossignol

Que la grande nuit marine arrose

D’étoiles abandonnées au sol.

*

Et de ses pieds, et de ses seins

Blancs comme l’écume de mer

Dont elle est née, et de ses reins

Où se roulerait le Tigre amer;

*

Je brûle, buisson messager de Dieu

Venu chanter une vérité

A trois syllabes, un nom merveilleux

Comme Nassimi m’avait précédé.

*

Pot d’encre renversé sur le lit

Mes mains parcourent ses cheveux

Et de ses fesses l’aphélie

Ma langue dans son œil rose et honteux.

*

Le rythme salé des vagues

Et le Ciel immortel et bleu

De nos amours chaudes et vagues

Qui s’étreignent, s’éteignent peu à peu.

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